Crise des droits de diffusion : Cis Médias contre LGFP, le match hors terrain
Dans l’univers souvent imprévisible du football guinéen, une nouvelle controverse a éclaté, cette fois-ci en dehors des stades verdoyants, mais dans les bureaux feutrés de la gestion des droits de diffusion. La Ligue Guinéenne de Football Professionnel (LGFP) se retrouve au cœur d’une tourmente médiatique et juridique suite à sa récente décision de retirer à Cis Médias les droits de production et de diffusion de la Ligue 1 Guicopress.
Cette décision, qui a pris effet immédiatement, a été annoncée de manière inattendue lors d’une réunion le lundi 6 novembre 2023 et confirmée par mail le même jour. Ce changement marque un tournant radical, intervenant à peine six jours avant le coup d’envoi du championnat. Le groupe Cis Médias, détenteur des droits depuis plusieurs saisons, s’est rapidement exprimé à travers un communiqué, exprimant son étonnement et son désarroi face à cette décision abrupte et, selon eux, dénuée de fondement légal.
Le jeudi 16 novembre, la situation a pris une tournure encore plus surprenante avec la signature d’une nouvelle convention entre la LGFP et StarTimes, un autre distributeur, pour la gestion des mêmes droits. Ce développement a suscité un ouf de soulagement au sein de la LGFP, mais a provoqué un grincement de dents chez Cis Médias, reconnu pour sa contribution significative à la promotion du sport et de la culture panafricaine.
Le communiqué de Cis Médias dénonce une “attitude illégale” de la LGFP, qui aurait agi “sans aucun motif” et en violation de l’éthique professionnelle. En réponse, la direction générale exécutive de Cis Médias a décidé de saisir ses avocats afin de faire respecter le contrat les liant à la LGFP jusqu’à la fin de la saison 2024-2025.
Ce contrat, rappelons-le, portait sur la diffusion en direct ou en différé des matchs du championnat Ligue 1 Guicopres pour les saisons 2022/2023, 2023/2024 et 2024/2025. Cette entente de longue date entre Cis Médias et la LGFP semblait jusqu’ici bénéfique pour les deux parties, favorisant une collaboration fructueuse et sans heurts.
La situation actuelle pose plusieurs questions cruciales. Quelles sont les motivations réelles derrière cette décision soudaine de la LGFP ? Y a-t-il eu des manquements contractuels de la part de Cis Médias, ou s’agit-il d’une manœuvre stratégique de la LGFP pour des raisons non encore divulguées ? Et surtout, quel impact cette crise aura-t-elle sur la diffusion et la promotion du football guinéen, un sport qui passionne des millions de fans à travers le pays et au-delà ?
Au-delà de ces interrogations, une chose est certaine : cette affaire est loin d’être résolue. Alors que Cis Médias se prépare à défendre ses droits en justice, la LGFP, de son côté, semble déterminée à aller de l’avant avec son nouveau partenaire. Ce conflit, qui se déroule en marge des terrains de jeu, pourrait avoir des répercussions majeures sur l’avenir de la diffusion du football en Guinée.
Dans ce bras de fer entre une institution de football et un acteur médiatique majeur, les enjeux vont bien au-delà des simples droits de diffusion. Il s’agit de l’intégrité des contrats, de la confiance entre les partenaires commerciaux et, finalement, de l’avenir du football guinéen lui-même. Les prochaines semaines seront cruciales pour déterminer comment cette impasse sera résolue et quelles leçons l’ensemble de l’écosystème du football guinéen en tirera.
En attendant, les fans, les joueurs et les différents acteurs du football guinéen retiennent leur souffle, espérant une issue qui préserve l’intérêt du sport et de sa diffusion, essentiels pour maintenir la flamme du football dans le cœur des Guinéens. Cette crise des droits de diffusion est un rappel poignant que dans le football moderne, les batailles les plus importantes se jouent parfois loin des pelouses, dans l’arène complexe et imprévisible des droits médiatiques.
— guineetopsports