Guinée : La Fédération Guinéenne de Football au bord du gouffre financier
La Fédération Guinéenne de Football (FGF) se retrouve aujourd’hui dans une situation critique qui menace non seulement son avenir, mais aussi celui de l’ensemble du football guinéen. Une dette colossale de plus de 3 milliards de francs guinéens, soit environ 310 000 euros, met en péril l’existence même de cette institution qui a porté haut les couleurs de la Guinée sur la scène internationale.
Une dette abyssale aux conséquences dramatiques
Le problème est sérieux. La FGF doit régler dans les plus brefs délais la somme de 3 056 719 968 GNF à la société SMC Négoce Voyages SARL. Cette dette a été contractée pour la fourniture de billets d’avion, couvrant la période du 21 mars 2023 au 15 mars 2024. La Fédération n’a que huit jours, à compter du 22 août 2024, pour s’acquitter de ce montant. Autrement, ses comptes bancaires, ainsi que tous ses avoirs, risquent d’être saisis. Ce scénario serait catastrophique pour une fédération déjà affaiblie par des années de gestion hasardeuse et de scandales internes.
Ce n’est pas la première fois que la FGF fait face à des défis financiers. Mais cette fois-ci, l’ampleur de la dette et le délai extrêmement court pour la régler laissent peu d’espoir. Comment une institution qui gère des millions de passionnés et porte l’image du pays à travers le monde a-t-elle pu en arriver là ? Les réponses sont multiples et révèlent un enchevêtrement de mauvaise gestion, de manque de transparence et d’incapacité à s’adapter aux exigences économiques modernes.
Des responsabilités partagées
Pour comprendre cette crise, il faut remonter à l’origine de la dette. La FGF, en organisant les déplacements internationaux de ses équipes, a dû faire appel à SMC Négoce Voyages SARL, une société spécialisée dans les services de voyage. Cependant, au lieu de s’assurer que ces services étaient payés au fur et à mesure, la Fédération a laissé s’accumuler les dettes, jusqu’à atteindre ce montant astronomique.
Les critiques se sont immédiatement dirigées vers le Comité Exécutif de la FGF, accusé de ne pas avoir pris les mesures nécessaires pour éviter cette situation. Comment une fédération nationale, en charge d’une mission aussi noble que le développement du football, a-t-elle pu ignorer une dette aussi énorme ? Certains membres de la FGF pointent du doigt un manque de rigueur dans les contrôles internes et un déficit de leadership au sommet de l’organisation.
Mais la responsabilité ne s’arrête pas là. Les autorités guinéennes ont également leur part de responsabilité dans cette crise. La FGF n’opère pas dans un vide : elle dépend des subventions publiques et du soutien des institutions nationales pour fonctionner. Le manque de suivi et de contrôle de la part de l’État a permis à cette dette de croître sans que personne ne tire la sonnette d’alarme.
Un avenir incertain pour le football guinéen
Le spectre de la saisie des avoirs de la FGF plane désormais sur le football guinéen. Si la Fédération n’arrive pas à honorer sa dette dans les délais impartis, c’est tout le système footballistique du pays qui en pâtira. Les conséquences seraient désastreuses : suspension des compétitions nationales, incapacité à payer les salaires des joueurs et du personnel, et surtout, une image ternie de la Guinée sur la scène internationale.
Les fans guinéens, qui ont toujours soutenu leur équipe nationale avec passion, se sentent trahis par ceux qui sont censés protéger et promouvoir ce sport. Pour eux, cette crise est la preuve que le football guinéen est pris en otage par des intérêts personnels et des ambitions politiques, au détriment du développement sportif et du bien-être des joueurs.
Alors que le délai pour régler la dette approche dangereusement, les appels à l’unité et à la solidarité se multiplient. Des voix s’élèvent pour demander au gouvernement d’intervenir et de sauver la FGF de cette situation catastrophique. Certains suggèrent même de lancer une campagne de collecte de fonds auprès des citoyens et des entreprises privées pour éviter la saisie des biens de la Fédération. Mais le temps presse, et chaque jour qui passe rapproche un peu plus le football guinéen du précipice.
#### L’heure des réformes
Au-delà de cette crise financière immédiate, il est clair que la FGF a besoin de réformes profondes. La gouvernance actuelle a montré ses limites, et il est impératif de mettre en place des mécanismes plus stricts de gestion et de contrôle. La transparence doit devenir la norme, et les dirigeants de la Fédération doivent rendre des comptes sur l’utilisation des fonds publics et des subventions.
Il est également crucial de diversifier les sources de financement du football guinéen. Compter uniquement sur les subventions publiques et les dons n’est plus viable. La FGF doit explorer de nouvelles pistes de financement, comme les partenariats avec des entreprises privées, la vente de droits télévisés, ou encore le développement du merchandising.
Enfin, la Fédération doit renouer avec ses fans. Cette crise a montré à quel point le fossé s’est creusé entre les dirigeants et les supporters. Il est temps de rétablir la confiance, en mettant en place une communication plus ouverte et en impliquant davantage les fans dans la vie du football guinéen.
La situation que traverse la Fédération Guinéenne de Football est alarmante. La dette de plus de 3 milliards de GNF due à SMC Négoce Voyages SARL menace de paralyser toute l’institution et, avec elle, tout le football guinéen. Mais cette crise peut aussi être l’opportunité de repenser la gestion de la FGF et de poser les bases d’un football plus transparent, plus professionnel et plus connecté à ses supporters.
Il reste peu de temps pour agir, mais l’heure est encore à la mobilisation. Si tous les acteurs – gouvernement, fédération, joueurs, supporters – se mettent ensemble, il est encore possible de sauver la FGF et de redonner au football guinéen la place qu’il mérite sur l’échiquier international.
Football guinéen : la FGF au bord de la FAILLITE ?
— guineetopsports
